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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 08:00

 

Le grand-père de Guillaume de Saint-Nicolas, capitaine du Hommet, était Fouquet de Saint-Nicolas. Il est né vers 1345 et se trouve cité plusieurs fois dans les écrits de son époque.


En 1379, il est cité comme écuyer ainsi que six autres : Morant de Reniers, Jehan le Breton, Jehan de Sillans, Jehan de Perfent-Ru, Colin de la Chambre et Guillon de Periach. Ce sont les écuyers de Guillaume Painel, chevalier banneret, seigneur de Hambye (issu d'une lignée de chevaliers valeureux s'étant illustrés lors des croisades, et ayant fait bâtir l'abbaye de Hambye dans le Cotentin). Ce texte énumère les participants à une montre (sorte de revue, ici des chevaliers bretons et normands) qui s'est déroulée à Avranches, le 22 juillet 1379.*


chevalier-1-copie-1.jpg

 

En 1394 (le 2 septembre), Fouquet rendait aveu du fief de Saint-Nicolas.

Le texte dit :

« Aveu par Fouquet de St Nicolas, escuier, paroissien de St Nicolas, pour son ½ fief de St Nicolas-du-Boys-Bauldouyn, ½ de haubert, ayant manoir, coulombier, moulin et domaine en la Vicomté d'Avranches, tant audit St Nicolas qu'en Tirepied et lieux voisins, valant environ 40 livres de revenus chacun an, et devant pour ce un homme armé pour aider à garder la porte Baudange d'Avranches, en temps de guerre. »**


A noter que l'on trouve l'écriture « St Nicolas-du-Bois-Baudouin », « St Nicolas-des-Bois » etc. Toutes désignaient le même lieu.


De plus il bénéficiait des revenus d'une franche vavassorerie, en Brécey (dépendant de la sergenterie Roussel), d'un rapport de 6 livres 14 sols.***

 

Comme on peut le remarquer, toutes ces possessions ne font pas un revenu extraordinaire, malgré tout. Ce qui explique sans doute que Fouquet de Saint-Nicolas n'ait pu accéder au rang de chevalier. Les terres et les revenus, bien plus que la bravoure au combat étaient essentiels à l'obtention de ce titre.


A la lecture de ces textes anciens, on se rend compte que les de Saint-Nicolas, écuyers, ont souvent été liés à la famille de Hambye. Michel de Saint-Nicolas (dont la parenté avec Fouquet n'est pas encore établie) était écuyer aux cotés de Guillaume Painel, jeune et encore simple écuyer en 1369. En 1378, ce dernier devenu entre-temps chevalier banneret, avait pour compagnon d'armes Fouquet de Saint-Nicolas. Guillaume Painel, sieur de Hambye (cité par ailleurs dans le texte sur la reddition du Hommet, négociée par Guillaume de Saint-Nicolas) mourut en 1402. Ainsi, Michel, Fouquet et peut-être Guillaume de Saint-Nicolas se sont battus aux côtés du chevalier de Hambye.

 

C'est à peu près tous les éléments à notre connaissance, en ce qui concerne Fouquet de Saint-Nicolas.

 



chevalier0


Biblio :

* Mémoires pour servir de preuves à l'Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne : tirés des archives de cette province, de celles de France et d'Angleterre, des recueils de plusieurs savants antiquaires, et mis en ordre, par Dom Hyacinthe Morice


** La revue du département de la Manche – Tome 3 – 1961 fascicule 9 de janvier – par J. Durand de Saint-Front : Aveux du Cotentin sous les rois Charles V et Charles VI


*** Annales civiles, militaires et généalogiques du Pays d'Avranches ou de toute la Basse-Normandie de Jean Jacques Desroches

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 20:00

 

Guillaume de Saint-Nicolas, arrière petit-fils de Jehan seigneur de Saint-Nicolas-des-Bois en Normandie, et père de Guillaume (qui acquit la demeure dont nous avons parlé précédemment), vécut fin XIVe-début XVe siècle. Il était écuyer et aurait vendu son fief de Saint-Nicolas à la famille de Juvigny, pour partir à la guerre (deuxième partie de la guerre de 100 ans).

 

A cette époque, le titre d'écuyer n'avait rien de subalterne. Il était fréquent qu'à l'issue d'une bataille où l'écuyer s'était battu vaillamment, ce dernier fut adoubé chevalier. L'écuyer en campagne, comme le chevalier, devait fournir tout son équipement, armure et armes, chevaux et serviteurs pour s'en occuper. Cela avait un coût. Ce qui explique peut-être que Guillaume ait dû vendre son fief.


Le Hommet 1

Château du Hommet (Château de La Rivière à Saint-Fromond ayant appartenu à la famille du Hommet). Le château qui nous intéresse, situé sur la commune du Hommet d'Arthenay, a été complétement détruit.

                   

 

On le retrouve en 1417, capitaine du château du Hommet avec une compagnie sous ses ordres pour défendre la place. Hélas cette dernière doit capituler devant les troupes de Henri V d'Angleterre, commandées par le duc de Gloucester. C'est Guillaume de Saint-Nicolas qui est chargé de négocier cette reddition, le 14 mars 1417 pour le compte de Guillaume de Montenay alors seigneur du château. Il traite avec Charles de Beaumont, maréchal de Navarre au service du duc de Gloucester.

 

Guillaume de Montenay sera dépossédé de ses biens le 5 mai suivant, au profit d'Edouard, comte de Mortain à qui Henri V confie le château et la baronnie du Hommet. La région restera aux mains des Anglais jusqu'en 1449 avant d'être reprise par les Bretons et les Normands.


emplacement ancien chateau du Hommet

Vue aérienne du site où se trouvait le château du Hommet dont on ignore la date de destruction (il existait encore comme forteresse avec garnison sous le règne de Louis XIV).


 

Mais revenons à cette reddition du Hommet dont les détails nous sont parvenus grâce à une copie éditée dans les « Mémoires de la société des Antiquaires de Normandie-1858 ». Bien qu'en vieux français, les détails de ce type de capitulation sont très explicites et très intéressants. En voici un passage dans une écriture plus contemporaine :

 

Ci suit la description du traité et accord le 16e jour de mars en l'an 1417, entre moi Charles de Beaumont, maréchal de Navarre, commis du très haut seigneur de Gloucester d'une part, et d'autre part Guillaume de Saint-Nicolas, écuyer, capitaine du château du Hommet. Il est dit, traité, promis et accordé par la forme et manière qui suit :


-Premièrement, est promis et accordé que Guillaume, sus-nommé et tous ceux dudit château accepteront de rendre ledit château du Hommet en mains de mon seigneur le duc de Gloucester, ou à quelqu'un d'autre commis par celui-ci pour le recevoir tel jour à telle heure qu'il plaira à mon très redouté seigneur de l'ordonner et commander à se faire.


-Idem pour et à cause de la soumission, tant du dit Guillaume de Saint-Nicolas, capitaine du Hommet, comme les autres dudit château et garnison (...) mon seigneur de Gloucester a accordé sa grâce au capitaine sus-nommé et à ceux de sa garnison et forteresse qui ne voudront attendre ni demeurer sous l'obéissance du très excellent roi de France et d'Angleterre, notre souverain seigneur. Il leur donne congé et licence de partir le jour de la reddition, avec leurs corps, biens, chevaux et toutes leurs armures personnelles, hormis toute l'artillerie. Et avec ceci, mon très redouté seigneur de Gloucester leur fera donner des lettres de sauf-conduit pour se rendre hors de son territoire en sécurité, sans subir aucun empêchement.


-Idem mon seigneur de Gloucester accorde aux occupants du château du Hommet qui, au jour de la reddition de celui-ci, voudraient demeurer et non partir, mais humblement se soumettre et demeurer hommes obéissants au service du roi de France et d'Angleterre, notre souverain seigneur, pour leur humble soumission et obéissance, mon seigneur de Gloucester de sa grâce leur accorde tous les biens, meubles, héritages et possessions, hormis les terres qui auront été données par le Roy notre dit seigneur, avant le jour de cette reddition.


-Idem, mon seigneur de Gloucester accorde pareillement à tous ceux qui voudront attendre et demeurer (…) pour vider hors dudit château du Hommet tous leurs biens propres quelconques.


-Idem sont tenus les sus-nommés Guillaume et ceux de sa compagnie, au jour de la reddition dudit château du Hommet (…), de laisser toute leur artillerie, à savoir : arcs, arbalètes, flèches et virthons, baudriers et autres accessoires pour arbalètes, poudre, canons et en général toutes les armes de guerre qui présentement sont dans ledit château pour sa défense et sauvegarde. Et sans en transporter aucune hors d'ici entre ce jour et le jour de la reddition.


-Idem, ainsi seront traités les sus-nommés Guillaume et tous ceux de sa compagnie (…) trois gentilshommes pour être otages.


-Idem, il est dit, traité et accordé qu'après, les trois otages seront envoyés et délivrés.


chevalier st jacques

 

Comme on peut le constater, ce fait de guerre dans la vie de notre ancêtre Guillaume de Saint-Nicolas n'était pas de ceux qui auraient pu faire de lui un chevalier, ayant dû déposer les armes face à l'envahisseur. Néanmoins, le fait qu'il ait négocié la reddition de cette place forte fait qu'il est passé à la postérité, par le biais de ce récit de guerre...

 



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21 octobre 2006 6 21 /10 /octobre /2006 15:40
Où et Comment vivaient nos ancêtres les de Saint Nicolas du XIIIe au XVIIe siècle ?

 Le plus ancien de Saint Nicolas (Jean) que nous connaissons vivait vers 1290.

En 1327 son fils Jehan, autrement dit du Chastel,  tenait du Roy le fief de St Nicolas par ½ fief de haubert et à cause de cela, devait assurer certains services armés à la Porte Baudange à Avranches (Manche)*.

Son fils Fouquet rendait aveu du fief de Saint Nicolas des Bois (département de l’Orne, région Basse-Normandie) le 2 septembre 1394**.

Guillaume, son petit-fils, capitaine du Hommet (dont il traita la capitulation avec le Duc de Gloucester le 16 mars 1418) aurait vendu son fief de Saint Nicolas des Bois pour partir à la guerre (début de la deuxième partie de la guerre de cent ans). Fief dont Jean de Juvigny rendait aveu le 23/01/1450***. Cette terre appartiendra aux de Juvigny jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Son fils, prénommé aussi Guillaume, acquit la terre des Fauvellières à Sainte Cécile (dans la Manche) en 1482.

René, son petit fils, cité dans le rôle du baillage de Vire en 1552 (ayant acquis un tiers de sergenterie de Saint-Sever) eut trois fils :

    - Gilles, seigneur des Funelières hérita de la charge de son père.

    - Artus qui achèta Monpley à Sainte-Cécile dans le canton de Villedieu-les-Poêles dans la Manche.

    - Guillaume vivant aussi à Sainte-Cécile.

Carte de Cassini  -  secteur Vire-Avranches


Suite à leur radiation de la noblesse, les petits-fils d’Artus, Gilles et Philippe émigrèrent au Canada, leur frère cadet Nicolas s’installa au Mont Pelé (à La Chapelle Cécelin dans la Manche), ses petits-fils Jacques au Mont Pelé puis à  St Maur des Bois et Charles à La Charpenterie.

 
Cette demeure du Mont Pelé existe encore. Elle daterait donc du milieu du XVIIe siècle. Citons M. Gérard Le Provost qui l’a décrite dans un ouvrage**** traitant de l’histoire de ces lieux :

Elle fut construite avec cette particularité que l’on rencontre dans ces nombreuses maisons du moment, toujours subsistantes pour en témoigner, à savoir :

    - Un grand local à rez-de-chaussée, de plain pied servant le plus souvent d’étable.

    - Une vaste salle commune au-dessus, desservie au moyen d’une rampe en terre, adossée au relief du sol ; salle pourvue d’une seule fenêtre et chauffée par l’immense cheminée abritant le soir, sous son manteau, la famille resserrée autour de l’âtre, l’écuelle de soupe à la main ; salle commune à tous usages de la vie, tant pour la cuisine, les repas, les visites que pour le sommeil, la toilette et les soins aux malades. On y venait au monde, on y mourait sous les regards apeurés des enfants.

 
L’essentiel dans ces temps de froidure était d’avoir chaud en cumulant chaleur humaine, chaleur de l’âtre et celle des animaux qui montait par diffusion à travers le plancher.

 
Il faut croire qu’au XVIIe siècle, la température se serait particulièrement refroidie pour expliquer ce changement de conception des maisons. Les vieilles demeures plus anciennes dont celles à portes rondes ne présentent pas cette particularité.

 
Tel était l’habitat que Nicolas de Saint Nicolas avait aménagé, avec ce détail significatif qui subsiste sur le linteau de la cheminée : Un blason en forme d’écu resté inachevé… Souvenir nostalgique d’un privilège conquis par ses ancêtres, faisant l’honneur de la famille et qu’on venait de lui ravir sous un prétexte contestable et quelque peu hypocrite.

 
La terre du Mont-Pelé fut vendue une première fois par adjudication en 1856 à l’un de ses  descendants, lequel décéda à son tour l’année suivante entraînant une seconde vente par adjudication en 1863. Plusieurs propriétaires se sont succédés depuis lors au Mont Pelé.


 
* Monographie de St Nicolas des Bois par Humel & Etat de Fiefs pour la Sergenterie Pichon en 1327)

 **Réf. ANPP 21, page 210 cote 150.

 *** Réf ANPP 21, page 252 cote 469.

 **** Chérencé le Héron et ses voisines tome 2 :  Vieilles pierres, vieilles demeures, vieilles familles, vieux souvenirs

 
Un grand merci à M. Gérard Le Provost pour la qualité de ses travaux et son érudition quant à l’histoire de cette région.
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12 août 2006 6 12 /08 /août /2006 19:17
Revenons à notre article « Avis de recherche » publié le 4 février 2006. Un récent voyage au Québec m’a donné l’opportunité d’approfondir mes recherches quant aux deux émigrants Gilles et Philippe de Saint Nicolas qui s’exilèrent au Canada à la fin du XVII e siècle.

 Musée de l'Amérique française - Québec

Lors d’une visite au musée de l'Amérique française, nous avons pu consulter les fiches des premiers émigrants. Hélas, nous n’avons rien trouvé, comme nous nous y attendions d’ailleurs (cette liste sur l’Internet n’avait rien donné).

Pavillon L.J. Casault - Université Laval - Québec

Nous nous sommes donc rendus aux archives situées à l’université Laval de Québec (Pavillon Louis Jacques Casault). Après vérification, le patronyme de Saint Nicolas n’étant pas répertorié dans les archives numérisées de la Nouvelle-France, on nous conseilla de consulter l’ouvrage « Les Transporteurs de nos ancêtres » à la bibliothèque des archives. Ce livre donne une liste des bateaux avec leur rôle d’équipage qui arrivèrent en Nouvelle-France entre 1608 et 1760. Hélas ces rôles ne sont pas exhaustifs, tous les membres d’équipage, tous les soldats ne sont pas mentionnés. Nous essuyions de nouveau un échec.


 
En dernier recours, nous avons poussé la porte de l’association de Généalogie du Québec qui a ses locaux au même endroit. Il faut théoriquement payer une cotisation pour pouvoir accéder aux nombreux ordinateurs et livres de ce lieu mais vu notre accent français et le côté « désespéré » de notre recherche, une charmante dame nous a proposé de faire quelques recherches rapides dans certains livres tels le « Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700) »  et le « Dictionnaire généalogique des familles de Québec » de René Jetté. Ces livres étant des références en la matière (les archives québécoises ont été extrêmement bien tenues depuis la fondation de la colonie) nous avons trouvé enfin, dans le dernier ouvrage cité, une référence à un de Saint Nicolas (hélas le prénom n’est pas mentionné) décédé le 8/12/1698 et inhumé le 9 à St Jean de l’Île d’Orléans. C’était un soldat de la compagnie de La Durantaye (dont nous reparlerons dans un prochain article). Cette compagnie a quitté la France en 1665. Le soldat de Saint Nicolas peut avoir rejoint cette compagnie à La Rochelle. Le métier des armes n’était pas étranger à nos ancêtres. Est-ce que ce de Saint Nicolas, enterré sur l’île d’Orléans, était un des deux frères que nous recherchons ? L’enquête se poursuit…

Eglise de Saint-Jean de l'île d'Orléans - Québec

 
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19 mars 2006 7 19 /03 /mars /2006 17:56

Dans l’album photo, on aura remarqué le destin d’Olga, qui vécut de 1901 à 2004. Quand son mari Julien, de 9 ans son aîné et de surcroît phtisique, décéda prématurément, Olga âgée de 42 ans se remaria à un certain M. Le Nouvel. Cet homme était issu de la noblesse mais les temps avaient bien changé, il avait dilapidé ses derniers biens au jeu  et il finit sa vie paisiblement auprès de sa nouvelle épouse. Ce M. Le Nouvel avait pourtant des antécédents peu communs. Dans la famille, on disait qu’il était descendant du chirurgien de Surcouf, le célèbre flibustier… Cela demandait une petite enquête sur la famille Le Nouvel…

Malo Le Nouvel était un célèbre corsaire de Saint Malo où il naquit le 13 novembre 1777 et mourût le 16 août 1815. Il s’embarqua à l’âge de 14 ans, comme simple mousse, sur le navire « La Diligente ». 10 ans plus tard, il revenait des mers du Sud avec le grade de Capitaine au long cours. Grâce à l’appui du célèbre Surcouf, il reçu le commandement du « Napoléon », un grand 3 mâts de 400 tonneaux  portant 26 canons  et 180 hommes d’équipage dont il supervisa entièrement la construction. Grâce à ce navire, il fit la chasse aux Anglais dans l’océan indien où il captura 3 bâtiments ennemis (l’Experiment, le Diamant et l’Hercules). De passage au cap de Bon Espérance, il fut mêlé à la guerre des Boers  en 1806*. Capturé par les Anglais qui finalement le libérèrent, il put regagner la France, non sans mater, sur le chemin du retour, une mutinerie qui dura 22 jours. Jugé en conseil de guerre pour avoir tué l’un des meneurs, il fut reconnu « Héros de la Patrie » (jugement rendu par le conseil de guerre maritime tenu au port de Brest en date du 29/06/1806).

L’influence de la famille Le  Nouvel, dans le domaine maritime, fut très importante sous l’Empire. En effet, Malo n’était pas seul. Ses frères jouèrent également un grand rôle.
    - Mathurin Robert (1766-1807) fut officier de santé de marine, puis négociant.
    - Pierre Mathurin (1766-1834) fut capitaine de frégate et inventeur d’affûts de canon pour la marine de guerre.
    - Michel Marie (1774-1811) fut chirurgien-major du corsaire « La Confiance » commandé par R. Surcouf.
    - Guillaume Mathurin (1765-1818) fut cofondateur de la banque coloniale de Maurice, Bourbon et dépendances à Port-Louis.
    - Jacques Robert (1770-1807) dit « Le Nouvel jeune » avait une maison de commerce à Port-Louis (base australe des corsaires français de l’époque).
Par un acte du 9 Pluviose an IX, Surcouf fit des frères Le Nouvel, les négociants de la ville, ce qui démontre le pouvoir et la confiance qu’il octroya à cette famille.

Michel-Marie Le Nouvel était donc chirurgien-major sur « La Confiance », navire de 491 tonneaux, 39 m de long, 18 canons, 180 hommes d’équipage. Ce navire reste dans les mémoires car il vainquit « Le Kent » (1200 tonneaux, 26+12 canons, 437 marins et soldats) le 7 octobre 1800 dans le Golfe du Bengale après une féroce bataille à mains nues. On imagine que M. M. Le Nouvel eut fort à faire ce jour là. Le « Kent » fut ramené à Port Louis et revendu à un marchand danois. En janvier 1801, Surcouf revenait à La Rochelle avec une cargaison évaluée à 2 millions de Francs…



La prise du "Kent" par Surcouf, du peintre Ambroise Louis Garneray embarqué sur "La Confiance" en tant qu’enseigne de vaisseau.

 


Une petite anecdote à propos du célèbre flibustier :
Apres la paix avec l'Angleterre, alors que R. Surcouf participait à un dîner en présence de ses anciens ennemis Anglais, l'un d'eux lui dit : "enfin Monsieur, avouez que vous, Français, vous battiez pour l'argent tandis que nous, Anglais, nous battions pour l'honneur..." Surcouf lui répondit d'un ton calme : "Certes Monsieur, mais chacun se bat pour acquérir ce qu'il n'a pas...!” Comme on peut le constater, Surcouf en plus d'être un valeureux marin ne semblait pas manquer d’humour…

Voici pour la petite histoire de la famille Le Nouvel à l’époque de Robert Surcouf. Un siècle et demi a passé. Et c’est ainsi qu’Olga a épousé, un jour de juin 1950 un lointain descendant de Michel Marie Le Nouvel, chirurgien renommé de la Royale.


 

* Malo Le Nouvel aurait été capturé par les Anglais alors qu'il participait à la défense de la ville du Cap auprès des Hollandais (précision apportée par un lecteur de ce blog, que je remercie)

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4 février 2006 6 04 /02 /février /2006 15:48
Revenons à notre famille de Saint Nicolas. Notre plus lointain ancêtre, Jean, vivait donc en Normandie en 1290. Son fils Jehan était écuyer, tenant le fief de Saint Nicolas des Bois. Son descendant Fouquet, rendait aveu du  fief de Saint Nicolas du bois Baudoin le 2 septembre 1394 ainsi que son fils Henry le 26 mai 1403. Tous deux  vivaient encore en 1415. Le fils d'Henry, Guillaume, capitaine du Hommet, traita la rédition de cette place le 16 mars 1418 avec le duc de Gloucester, lieutenant d'Henry V, roi d'Angleterre.

Son fils Guillaume acquit la terre des Fauvelières (Sainte Cécile, 50) en 1482. Pierre, son fils, né vers 1480 se maria à Catherine le Duc, eut un fils René, né vers 1510 et décédé vers 1590 à Sainte Cécile. Il fut cité en 1552 dans le rôle du baillage de Vire, il acquit un tiers de sergenterie de Saint-Sever. En 1557, il était sergent.
René eut 3 fils :
       - Gilles, cité en 1598 : il dut justifier de son titre, en tant que petit-fils de Pierre, et arrière petit-fils de Guillaume. Il lui fut accordé ainsi qu'à son frère Guillaume de demeurer en leurs lieux et de jouir de leur titre. "La justification est faible, mais jouiront" conclut l'acte (Roissy 1598). Il se maria avec Marie du Chastel.
       - Artus qui acheta Monpley Sainte Cécile en 1580.
       - Guillaume

Gilles eut un fils Jean, né en 1611, sergent et seigneur des Fauvelières. Quant à Artus, il eut un fils Charles (1589-1624) marié à Madeleine du Chastel. Ce dernier eut 3 fils : Nicolas, né vers 1620 à la Chapelle Cécelin (50), Gilles et Philippe.

C’est à ce moment que les choses se gâtèrent. Jean et Charles furent condamnés par un arrêt de la cour des aides en 1636, ceux-ci n’ayant peut-être pu fournir toutes les preuves de leur noblesse, ou l'argent nécessaire à payer les taxes pour la confirmation de celle-ci, à moins que l'état de sergent ne les ait fait déroger. Jean, Gilles et Nicolas furent renvoyés de la noblesse. Nicolas, Jean et Charles furent condamnés par Chamillart, en 1667, à 100 livres d’amende chacun comme descendants de tabellions et sergents.

 

Si Nicolas décida de rester en France, ses frères Gilles et Philippe de Saint Nicolas émigrèrent au Canada (donc après 1667). Après de nombreuses recherches, nous n’avons pu trouver trace de ces deux aventuriers. Ils ne figurent pas dans la liste des premiers émigrants. On ne sait pas où ils prirent le bateau. Quel était le port le plus proche de la Chapelle Cécelin (50) d’où l’on pouvait s’embarquer pour l’Amérique ? Le bateau a t’il fait naufrage, ce qui expliquerait que l’on ne retrouve leur patronyme nulle part au Canada ? C’est là que nous lançons notre avis de recherche… Si quelques fins limiers de la généalogie pouvaient nous indiquer ne serait-ce qu’une piste… nous leur en serions grandement reconnaissants.

 

 
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