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21 octobre 2006 6 21 /10 /octobre /2006 15:40
Où et Comment vivaient nos ancêtres les de Saint Nicolas du XIIIe au XVIIe siècle ?

 Le plus ancien de Saint Nicolas (Jean) que nous connaissons vivait vers 1290.

En 1327 son fils Jehan, autrement dit du Chastel,  tenait du Roy le fief de St Nicolas par ½ fief de haubert et à cause de cela, devait assurer certains services armés à la Porte Baudange à Avranches (Manche)*.

Son fils Fouquet rendait aveu du fief de Saint Nicolas des Bois (département de l’Orne, région Basse-Normandie) le 2 septembre 1394**.

Guillaume, son petit-fils, capitaine du Hommet (dont il traita la capitulation avec le Duc de Gloucester le 16 mars 1418) aurait vendu son fief de Saint Nicolas des Bois pour partir à la guerre (début de la deuxième partie de la guerre de cent ans). Fief dont Jean de Juvigny rendait aveu le 23/01/1450***. Cette terre appartiendra aux de Juvigny jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Son fils, prénommé aussi Guillaume, acquit la terre des Fauvellières à Sainte Cécile (dans la Manche) en 1482.

René, son petit fils, cité dans le rôle du baillage de Vire en 1552 (ayant acquis un tiers de sergenterie de Saint-Sever) eut trois fils :

    - Gilles, seigneur des Funelières hérita de la charge de son père.

    - Artus qui achèta Monpley à Sainte-Cécile dans le canton de Villedieu-les-Poêles dans la Manche.

    - Guillaume vivant aussi à Sainte-Cécile.

Carte de Cassini  -  secteur Vire-Avranches


Suite à leur radiation de la noblesse, les petits-fils d’Artus, Gilles et Philippe émigrèrent au Canada, leur frère cadet Nicolas s’installa au Mont Pelé (à La Chapelle Cécelin dans la Manche), ses petits-fils Jacques au Mont Pelé puis à  St Maur des Bois et Charles à La Charpenterie.

 
Cette demeure du Mont Pelé existe encore. Elle daterait donc du milieu du XVIIe siècle. Citons M. Gérard Le Provost qui l’a décrite dans un ouvrage**** traitant de l’histoire de ces lieux :

Elle fut construite avec cette particularité que l’on rencontre dans ces nombreuses maisons du moment, toujours subsistantes pour en témoigner, à savoir :

    - Un grand local à rez-de-chaussée, de plain pied servant le plus souvent d’étable.

    - Une vaste salle commune au-dessus, desservie au moyen d’une rampe en terre, adossée au relief du sol ; salle pourvue d’une seule fenêtre et chauffée par l’immense cheminée abritant le soir, sous son manteau, la famille resserrée autour de l’âtre, l’écuelle de soupe à la main ; salle commune à tous usages de la vie, tant pour la cuisine, les repas, les visites que pour le sommeil, la toilette et les soins aux malades. On y venait au monde, on y mourait sous les regards apeurés des enfants.

 
L’essentiel dans ces temps de froidure était d’avoir chaud en cumulant chaleur humaine, chaleur de l’âtre et celle des animaux qui montait par diffusion à travers le plancher.

 
Il faut croire qu’au XVIIe siècle, la température se serait particulièrement refroidie pour expliquer ce changement de conception des maisons. Les vieilles demeures plus anciennes dont celles à portes rondes ne présentent pas cette particularité.

 
Tel était l’habitat que Nicolas de Saint Nicolas avait aménagé, avec ce détail significatif qui subsiste sur le linteau de la cheminée : Un blason en forme d’écu resté inachevé… Souvenir nostalgique d’un privilège conquis par ses ancêtres, faisant l’honneur de la famille et qu’on venait de lui ravir sous un prétexte contestable et quelque peu hypocrite.

 
La terre du Mont-Pelé fut vendue une première fois par adjudication en 1856 à l’un de ses  descendants, lequel décéda à son tour l’année suivante entraînant une seconde vente par adjudication en 1863. Plusieurs propriétaires se sont succédés depuis lors au Mont Pelé.


 
* Monographie de St Nicolas des Bois par Humel & Etat de Fiefs pour la Sergenterie Pichon en 1327)

 **Réf. ANPP 21, page 210 cote 150.

 *** Réf ANPP 21, page 252 cote 469.

 **** Chérencé le Héron et ses voisines tome 2 :  Vieilles pierres, vieilles demeures, vieilles familles, vieux souvenirs

 
Un grand merci à M. Gérard Le Provost pour la qualité de ses travaux et son érudition quant à l’histoire de cette région.
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