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1 mars 2006 3 01 /03 /mars /2006 16:29
Comme on l’a vu dans un précédent article, les frères de notre ancêtre, Gilles et Philippe de Saint Nicolas émigrèrent au Canada. Qu’est-ce que ce voyage représentait à une époque où beaucoup pensaient encore que la terre était plate, ne risquait-on pas de tomber, arrivé au bord de la « galette » ? Si cela nous fait sourire aujourd’hui, les émigrants de l’époque avaient pourtant des soucis à se faire quant à la traversée, non pas à cause de la « platitude » de la terre mais bel et bien à cause des conditions de voyage.

Les candidats à l’émigration transatlantique partaient de Dieppe, Le Havre, St Malo, Nantes, La Rochelle… la traversée pouvait prendre entre 15 jours et 3 mois en fonction des conditions météorologiques. Malheureusement tous n’arrivaient pas à bon port. Les naufrages ainsi que les maladies à bord étaient monnaie courante, et ceux qui partaient devaient s’attendre à des conditions de vie, voire de survie, terribles. Le confort à bord était on ne peut plus sommaire. Les passagers dormaient la nuit, tout habillés, dans des hamacs suspendus; au sol étaient entreposés leurs biens et quelques meubles. La nuit, personne ne devait se lever. Et si par malheur une tempête survenait, l’eau avait vite fait de s’insinuer à l’intérieur du navire, détrempant tout. Les passagers ne pouvant se laver de tout le voyage (il n’y avait pas, non plus, de toilettes à bord) on imagine tout à fait l’odeur de moisi, de pourriture qui régnait à bord. Au lever du soleil, tout le monde devait être debout et assister à une prière commune. Si le capitaine avait besoin d’aide pour une tâche particulière, il pouvait demander de l’aide à tout un chacun. Quant aux repas, dans le meilleur des cas, il était servi trois fois par jour, sur les vivres embarquées par le commandant. En fait, il fallait souvent économiser la nourriture, la durée du voyage étant incertaine. Les passagers ayant pris soin d’emporter leurs propres provisions (y compris des animaux vivants, poules, canards, cochons que l’on abattait au fur et à mesure des besoins), le problème de l’eau restait le plus gros souci. Elle était sévèrement rationnée. Stockée dans des barriques, elle devenait vite impropre à la consommation. Pour éviter au maximum de boire cette eau croupie et malodorante, vecteur de dysenterie,  les gens, y compris les enfants, buvaient quand c’était possible du vin ou du cidre.

Pointe de la Gaspésie, à l'embouchure du St Laurent, en face l'océan et...
 la France


Au terme d’une terrible traversée, le candidat à l’émigration au Canada, voyait avec soulagement apparaître les côtes de Terre Neuve puis l’embouchure du Saint Laurent. Le navire devait encore effectuer plusieurs jours de navigation pour atteindre Tadoussac, premier port sur la côte nord du Saint Laurent.

Entrée du port de Tadoussac (à côté de l'embouchure du Saguenay)


Maison ancienne restaurée (Tadoussac)

La plupart des bateaux s’y arrêtait et déchargeait là. La navigation sur le fleuve étant délicate, pour rejoindre la ville de Québec (capitale de la colonie), il fallait emprunter de plus petites embarcations. Arrivés au terme de leur traversée, les nouveaux arrivants pouvaient enfin commencer leur nouvelle vie, mais cela est une autre histoire…

Place Royale (vieux Québec)
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